18 juin 2022
En cette fin de semaine, les journées se suivent et se ressemblent quelque peu à Montréal : il pleut, il pleut, il pleut ! Ce vendredi, la météo n’a pas empêché la musique de résonner mais nous constatons une très nette baisse de fréquentation sur l’ensemble du site des Francos. Qu’à cela ne tienne, nous avons revêtu notre plus beau k-way et assisté à un max de concerts. Compte rendu de ce qui aura retenu notre attention lors de cet avant-dernier jour de festival.
Maude Audet
C’était un pari risqué que d’ouvrir la journée avec une artiste dont la musique est plutôt apaisante. Celle-ci n’était pas non plus aidée par le temps mais c’est aussi ça le jeu des festivals parfois.
Quelques centaines de personnes étaient néanmoins présentes sur la Place des festivals pour écouter le folk romantique de Maude Audet. L’ambiance est 70’s, la voix est délicate et nous rappelle la grande vague des chanteuses françaises époque gainsbourienne.
Maude Audet, accompagnée de son band, nous livre ses réflexions intimes et nous retenons la poésie de ses textes, sur des titres comme Tu trembleras encore ou Demande-moi. Maude Audet nous laisse en mémoire un doux moment qui mériterait néanmoins d’être vécu en salle.
Gab Paquet
Gab Paquet nous avait déjà ensorcelées, lors de son premier passage aux Francos de Montréal, en 2017. Du coup, on a pointé le bout de notre nez devant la scène Sirius XM à 19h.
Dégaine kitch à souhait et coupe mulet, l’artiste joue la carte de la caricature du chanteur de charme. Sur Âme sœur il se déhanche comme dans un film érotique des années 80, avant de faire tomber la veste sur Sex machine.
Il terminera le show torse nu, peignoir couleur or, sur les bien connus Casio, pad & moustache et Consommations. Sans mentir, ça faisait plaisir !
Samian
Avant de rejoindre la scène Bell pour le très attendu concert de Louis-Jean Cormier, nous avons fait un détour par le concert de Samian qui se produisait sur la scène Desjardins.
Les titres auxquels nous avons assisté nous ont impressionnés tant l’engagement des textes déclamés est fort. Nous regrettons de ne pas avoir pris la mesure de ce concert dès le départ et espérons qu’il n’en sera que partie remise. Amoureux du rap conscient nous vous recommandons vivement cet artiste.
Louis-Jean Cormier
Louis-Jean Cormier ne s’était pas produit sur la scène Bell depuis 2016, c’était donc tout un évènement ! Assez important pour que quelques milliers de spectateurs bravent la pluie afin d’écouter un des plus grands artistes du Québec accompagné de 11 musiciens (François Lafontaine aux claviers et à la direction musicale, Robbie Kuster et Marc-André Larocque à la batterie, Amélie Mandeville à la basse, Marie-Pierre Arthur et Erika Angell aux choeurs sans oublier une section de cuivres).
Le concert a commencé tout en douceur sur des ajustements d’instruments feutrés avant d’entamer Le large et de lancer l’ensemble de son band dans une soudaine montée orchestrale.
« Ce soir Montréal, c’est la soirée de ta vie, tu fais ce que tu veux » c’est ce à quoi cet immense mélodiste nous invite, nous embarquant avec Tout tombe à sa place. À ce moment précis, la pluie fait rage et tout tombe plutôt sur nos têtes mais le public montréalais incroyablement motivé scande les titres de l’artiste de plus belle. Si tu reviens résonne fort sur la place des festivals.
Hilarant lorsqu’il parle de sa pause carrière et de ses problèmes d’inspiration Louis-Jean Cormier se lance dans un long préambule pour introduire la chanson 100 mètres de haies.
Les chansons sont d’une incroyable poésie malgré le bruit et l’agitation de la foule, on le comprend à chaque phrase qui arrive jusqu’à nos oreilles. Le charme de Louis-Jean Cormier réside dans des textes à la fois candides et profonds qui nous emmènent dans des contrées de l’âme que nous ne soupçonnions pas. Lorsqu’il entonne L’ironie du sort l’émotion est là, l’émotion est forte.
La pluie ne sera pas totalement arrivée à bout de la foule qui jusqu’au bout tentera de résister au départ grâce aux tubes de l’artiste. Celui-ci s’est ensuite lancé dans un jam interminable sur La photo remerciant les derniers vaillants qui subsistaient et ne voulant plus du tout décoller de la scène assis, en tailleur, entre les deux batteries. Un moment à part qui a rendu nos peaux imperméables.
Rédaction : Caroline Dirix
Crédits photos : Aurore Davignon