13 juin 2022
Cette troisième journée des Francos de Montréal nous avait fait une promesse : quoiqu’il arrive, l’émotion serait présente et ce fut le cas… Une fois de plus certains concerts nous ont surpris et d’autres laissé sans voix. Retour sur une troisième journée de festival qui nous aura arraché plus d’une larme.
Notre journée a commencé scène Silo Brasseur avec le dévoilement des « Révélations Radio-Canada 2022-2023 ». Parmi les artistes de cette nouvelle cuvée, nous retiendrons Lysandre révélation pop et grande habituée de la playlist Tabarnak. On a d’ailleurs très hâte de la voir en concert ce lundi 13 juin sur la scène Hydro Québec à 18h.
La Carotte Polaire
Dès 18h nos oreilles furent attirées vers la scène Hydro-Québec afin d’assister au concert de La Carotte Polaire.
Accompagnée aux chœurs de Melyssa Lemieux et Virginie B, Claudia Laurin - alias La Carotte polaire - est venue nous chercher tant l’enthousiasme et la bonne humeur de ce trio-là étaient communicatifs. Leurs voix s’entremêlent de façon complice, soutenues par un band bien rodé composé de Nicolas Fontaine à la basse, Marie-Anne Tessier à la batterie, Louis Jeay Beaulieu à la guitare et Tim S. Savard alternant trompette et violon.
Durant 1h, La Carotte Polaire nous a dévoilé des facettes que nous n’avions pas perçues à l’écoute de son plus récent album, Célibataire endurcie, ce qui nous rappelle une fois de plus que la musique et les artistes se découvrent réellement en live.
Allô Fantôme
Projet solo de Samuel Gendron (Efy Hecks, Blood Skin Atopic, Mort Rose), Allô Fantôme lançait son premier EP aux Francos ce dimanche.
Le band - composé de 2 guitares, une basse, une batterie, un clavier, un saxophone et même une flute traversière - nous a emmené dans un univers musical très orchestral mêlant rock et harmonie.
Après nous avoir dit Allô Allô et présenté Edgar, la formation s’est amusée à tester de nouveaux morceaux sur scène et au vu des réactions du public, fort est à parier que leur énergie déjantée conquerra de plus en plus de monde.
Marie Claudel
Marie Claudel, talentueuse guitariste, nous avait déjà conquis samedi en accompagnant Mathieu Bérubé. Marie Claudel, l’autrice-compositrice-interprète, nous a tout simplement fait vivre un moment exquis.
Tantôt folk, tantôt rock on regrette que son répertoire n’ait pas pu être acclamé par plus de gens scène Silo Brasseur de Montréal. Ses envolées vocales sont impressionnantes et sa musicalité impeccable.
Soutenue par un groupe (basse, guitare, batterie, clavier), elle nous enivre avec Plaisance et son rythme marqué ou l’intimiste Ne parle pas aux étranges avant de finir seule en scène, guitare à la main, avec le sensible et vibrant La maladie du siècle.
Bye Bye Bye Karim : la veillée des ami.e.s
À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous quittons le concert hommage Bye Bye Bye Karim Ouellet : la veillée des ami.e.s et bien que l’émotion soit encore vive, il est également temps pour nous de rendre hommage à ce grand mélomane et cet immense parolier qui aura marqué Tabarnak depuis sa création.
Karim Ouellet savait réunir les mots, les notes et les gens ! Comme l’indiquait le nom du spectacle les amis de Karim étaient là : Claude Bégin et Alaclair Ensemble, Claudia Bouvette, Fanny Bloom, La Bronze, Hubert Lenoir, Elise Bégin (son ancienne choriste), les membres du groupe Valaire à l’orchestration, Olivier Beaulieu à la batterie, Audrey-Michel Simard, Gabrielle Shonk et Amélie No aux chœurs. C’est donc en fédérateur que sa famille d’artistes l’a présenté et au vu du grand nombre de personnes s’étant déplacées sur la Place des festivals, on ne peut en douter.
Pour ce show unique, la couleur était de mise. Comme pour, malgré tout, faire de ce moment une grande fête.
On va quand même se le dire, le démarrage fut émouvant et on a versé des larmes plus d’une fois. La lumière braquée sur la guitare du chanteur ornée d’une tête de renard nous a touché durant 1h30.
C’est à Ariane Moffatt qu’est revenue la délicate tâche d’ouvrir le bal avec Il était une fois et lorsque retenti « On entend les cieux qui tonnent et si tu savais comme on s’en fou » on ne peut s’empêcher d’y voir un message adressé à ce parolier d’exception.
La chanteuse reviendra sur une très bonne version de La mer à boire avec Hubert Lenoir, avant de nous jeter à terre avec un piano voix de la chanson Plume.
Lorsque vient le moment d’entamer Marie-Jo et d’entendre cette immense foule fredonner « quand on est ensemble tout me semble si beau » l’émotion traverse chacun des visages qui nous entourent. Probablement le moment le plus émouvant du spectacle.
Bien sûr il y eut aussi des prestations de grande luminosité, de partage et d’amour festif. Ainsi Claude Begin, Alaclair Ensemble, La Bronze ou encore Claudia Bouvette ont remis du rythme et de la joie à travers des titres plus enjoués comme Rien ne sert de courir, Cœur de pierre, Les roses ou Le monstre.
Une belle alternance parcourant l’entièreté de l’œuvre du chanteur très joliment orchestré, poussant le sens du détail jusqu’à placer des éléments qui le représentaient dans le décor. Le show prendra petit à petit fin à l’écoute d’Héréditaire. Ce dernier morceau inédit que Karim Ouellet avait composé sera suivi d’une minute de silence et de la venue oh combien émouvante de Sarahmée, sœur de l’artiste.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ne nous sommes pas encore remises de la déchirante interprétation de Trente par Fanny Bloom. Nous pensons à tout ce que Karim aurait encore écrit comme textes, à ce qu’il aurait composé comme mélodies, à ces concerts de lui que nous avons eu la chance de voir, à ces moments d’échanges si doux qu’il a offert à Tabarnak. Nous mesurons la chance que nous avons eu de croiser un tel artiste, et de permettre à d’autres de le découvrir car ce soir plus que jamais nous savons que tant que nos écouteurs et nos baffles joueront du Karim Ouellet, la nuit ne tombera jamais sur nos vies.
Rédaction : Caroline Dirix
Crédit photo article : Benoit Rousseau - Francos de Montréal
Crédit photos Facebook : Aurore Davignon